L’aliéniste emprunte beaucoup à Sherlock Holmes à commencer par la narration qui est prise en charge par un personnage participant à l’enquête qui n’est pas médecin, mais journaliste. L’autre grande source d’inspiration est Jack L’Éventreur, tueur bien réel lui et qui a donné lieu à une abondante littérature au premier rang de laquelle on trouve l’un des chef d’oeuvre d’Alan Moore, From Hell. Ces deux références sont parfaitement assumées puisque l’auteur en fait mention par le truchement de son narrateur. S’ajoute à cela des moyens d’enquête modernes basés sur la psychologie (profilage) et la science (police scientifique). Les évènements se déroulent dans le New York de la fin du 19ème siècle, peu après ceux de Jack L’Éventreur, alors que Théodore Roosevelt est à la tête de la police et l’enquête est confiée à un groupe pluridisciplinaire qui opère en marge des standards de la police.

En lisant tout cela on pourrait croire à un patchwork truffé d’anachronismes, mais il n’en est rien. Caleb Carr ne s’est pas laissé prendre au piège et a écrit un roman, plus classique dans sa forme que sur le fond, qui rend hommage à cette littérature. L’histoire progresse doucement – un peu trop à mon goût – et c’est le principal reproche que je pourrais faire, j’ai trouvé le livre un peu long. Pour le reste rien à dire c’est un roman noir qui ravira les amateurs de classiques.


Caleb Carr. L’Aliéniste. Traduit par René Baldy, Pocket, 1994.