Arcadie

- Roman

J’ai été tellement séduit par l’écriture de La Treizième Heure, tellement étonné par une telle originalité que j’ai décidé de lire cet autre roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam. Je savais où je mettais les pieds et je n’ai donc pas été surpris de retrouver de nombreuses similitudes. Pour être honnête, je l’ai quand même été car la ressemblance est grande. Les romans se déroulent au sein de ce qu’il convient d’appeler une secte qui rassemble disons des non-conformistes – c’est un doux euphémisme – dirigée par un homme – un gourou, appelons les choses par leur nom. Au sein de cette communauté l’un des personnages principaux prénommé(e) Farah a la particularité d’être intersexué(e), c’est-à-dire qu’elle ou il se trouve à la frontière entre homme et femme, en quête d’identité. Les similitudes s’arrêtent là et les histoires sont tout de même bien différentes.

Le talent est déjà au rendez-vous dans ce livre, l’écriture est virtuose, la langue utilisée est à la fois soutenue et très vivante, rythmée et originale. C’est une sorte de langue hybride qui fait écho à l’originalité des histoires racontées. Il y a aussi bien sûr une réflexion sur la vie en dehors des cadres et des normes fixés par notre société, mais sans lourdeur. Une bonne dose d’humour vient dédramatiser les propos et rend la lecture très agréable.


Emmanuelle Bayamack-Tam. Arcadie. P.O.L, 2018.