Lucas Harari s’est associé avec son frère Arthur pour réaliser sa troisième bande dessinée. L’histoire repose sur le concept de métempsycose, c’est-à-dire le passage d’une âme dans un autre corps. Cette transposition est évidemment un ressort scénaristique, le changement de vie, d’identité et de genre. L’histoire puise des références dans le judaïsme, la première planche figure une menorah, une chanson de Léonard Cohen sert de bande son, Zimmerman est le nom que porte Bob Dylan à l’état civil et le physique de David, le personnage principal, n’est pas sans rappeler celui de Franz Kafka.
Sigmund lui-même ne saurait pas quoi faire de votre cas, David Zimmerman.
La réalisation est impeccable, très cinématographique – est-ce que je dis ça à cause de la participation de son frère Arthur qui est réalisateur ? Un côté film noir porté par les ambiances et l’enquête, la traque pour retrouver les disparus, sans parler de la fin. Les plus belles planches sont certainement celles représentant des architectures urbaines, les deux frères ont d’ailleurs dédicacé à leurs parents architectes une double page représentant un immeuble qu’ils ont réalisé. Une lecture immersive, un très beau livre des éditions Sarbacane, mais il m’a manqué quelque chose pour en faire un coup de coeur.
Lucas Harari & Arthur Harari. Le cas David Zimmerman. Sarbacane, 2024.