Le bien-être c’est le Graal pour toutes les personnes ayant déjà assouvi leurs besoins se trouvant au bas de la pyramide de Maslow. Pour y parvenir, la route est semée d’embuches et de fausses pistes. Nathan Hill parvient à saisir les dérives de notre époque avec une touche d’humour sarcastique. Il effectue une radiographie ou plutôt une autopsie du couple monogame occidental dans un roman dont l’intrigue se déroule sur une période relativement courte, mais qui revient abondamment dans le passé.
Le passé des personnages donne des clés de compréhension au lecteur lui permettant de comprendre le destin des personnages. L’auteur intègre également des éléments techniques à son roman sur des sujets comme la psychologie ou les algorithmes utilisés par les réseaux sociaux.
Nous vivions désormais dans un pays où il revient moins cher de remplacer une machine défectueuse que de la faire réparer, et moins cher de la faire réparer que de se procurer les pièces détachées et de se débrouiller pour les mettre en place soi-même. Voilà qui suffit à installer la tyrannie de la technologie, qui se perpétue à cause de l’ignorance de ceux qui s’en servent tous les jours sans rien y comprendre.
Ces passages très détaillés soulignent l’important travail de documentation effectué par l’auteur – il dit que c’est l’un des aspects de son travail qu’il apprécie le plus. Le tout se mêle assez bien et cette construction semble plus naturelle qu’artificielle. Grâce à ce subtil équilibre, ce roman n’est pas aussi indigeste que pourrait le laisser penser son nombre conséquent de pages, mais reste tout de même un gros morceau.
Nathan Hill. Bien-être. Traduit par Nathalie Bru, Gallimard, 2024.