Dans notre monde abreuvé de contenus vidéos, il existe encore des personnes – certainement des masochistes, dont je fais partie – qui préfèrent la lecture au visionnage d’une adaptation en série télé – si réussie soit-elle. Et c’est une bonne nouvelle car, si j’en crois le nombre d’avis sur le livre, le groupe des lecteurs est important – ils faut aussi comptabiliser celles et ceux qui se sont intéressés au livre après avoir vu la série. Ce n’est pas forcément un mauvais calcul car le temps investi est sensiblement le même (autour de 7 h) et le bilan écologique – pour peu que l’on ait acheté le livre d’occasion ou qu’on l’ait emprunté à la bibliothèque – penche largement en faveur du livre. Non, le seul bémol réside dans la difficulté à visualiser une partie d’échec à partir d’une description textuelle (sans représentation de l’échiquier) – mais si comme moi vous n’êtes pas un spécialiste ça ne changera pas grand chose et les spécialistes du jeu ne s’intéressent pas à ce type de lecture. Car il s’agit d’échecs, dommage à ce propos que le titre original n’ait pas été conservé The Queen’s Gambit – ou correctement traduit par le gambit de la reine – car il désigne une ouverture aux échecs et a donc revêt une signification différente.
L’histoire, comme l’écriture, sont relativement classiques, mais le résultat est vraiment plaisant à lire. Les comportements étranges des génies des échecs sont bien transposés chez cette héroïne de fiction, Beth Harmon. Si vous voulez dépasser la fiction et connaître la vie d’un vrai champion d’échecs américain, je vous conseille la lecture de Fin de partie, le livre consacré à un autre champion américain, Bobby Fischer.
Walter Tevis. Le jeu de la dame. Gallmeister, 2021.