Un petit revival, ça fait du bien de temps en temps. Cette fois j’ai jeté mon dévolu sur Powers – j’ai une édition Semic qui tombe en lambeaux. C’était l’époque des crossovers entre l’univers des super-héros et celui du polar. Les scénaristes avaient peut-être le désir d’ajouter de la crédibilité et d’encrer leurs histoires d’encapés en ajoutant une bonne dose de flics et c’est pas les références qui manquent puisque ce registre a rempli des étagères de littérature américaines et a donné naissance à des heures et des heures de séries télé. A ce petit jeu, Watchmen a lancé un très gros pavé dans la mare en marquant le territoire et en restant encore aujourd’hui une référence dans le domaine. Mais d’autres auteurs on suivi ce filon. Parmi eux, Brian Michael Bendis sort incontestablement du lot et la série Powers est emblématique de son travail.

Sous ses dessins stylisés et dans ce qui ressemble à une parodie de super héros, se cache une histoire bien ficelée sans toutefois être exceptionnelle. Je dirais en tout cas accessible et facile à lire. Ce qui marque c’est surtout la mise en page et c’est justement l’une des marques de fabrique de Bendis. Multiplication des cases par des copier-coller ou de très légères variations pour créer un effet de répétition ou d’attente, narration sur plusieurs plans, etc. Beaucoup de techniques qui modernisent et agrémentent le récit. A lire sans modération pour passer un bon moment. Je me souviens que je m’étais lassé de la série – je ne suis pas un grand fan des dessins que je trouve trop stylisés, je préfère largement ceux de Torso ou de Jinx en noir et blanc et même ceux de Sam & Twitch plus proche des comics main stream. Mais ce premier tome quelques années après m’a fait bonne impression et donné envie de continuer. Dans le même genre, il faut également lire Gotham Central.


Brian Michael Bendis & Michael Avon Oeming, Powers T1, Panini, 2012.