Je ne dois pas avoir d’affinités avec les lauréats du prix Pulitzer. Je suis complètement passé à côté de ce livre, mais j’ai pu constater en lisant des critiques que je n’étais pas le seul. C’est le genre de roman clivant que l’on adore – en criant au génie – ou que l’on déteste – en criant à l’arnaque. Tout d’abord je n’aime pas trop les livres “à procédés” et celui-ci en est indéniablement un. Il n’y a qu’à lire la deuxième partie, qui est présentée comme le brouillon d’un récit qui reprend les mêmes évènements que la première partie, la crise de 1929, pour s’en convaincre. Ce qui me gêne, ou plutôt ce qui m’importe, c’est ce qui reste derrière ces artifices. De mon point de vue, pas grand chose.
Ceux qui apprécient le livre louent l’intelligence de ces histoires enchâssées, de ces réécritures depuis plusieurs perspectives, la mise en exergue des différentes facettes que peut revêtir la réalité selon qui l’exprime – d’où le titre du roman. Je ne nie pas la subtilité de cette construction, mais ce n’est simplement pas sur ce point que se porte mon intérêt. Je pense que j’aurais été plus réceptif si les personnages avaient existé et n’étaient pas de simples personnages de fiction. J’aurais trouvé plus de sens à la démarche sur le plan historique. Bref, ce n’était pas un roman pour moi.
Hernán Díaz. Trust. L’Olivier, 2023.