Premier livre de la tétralogie qu’a consacré Richard Ford à son héros Frank Bascombe, l’écrivain devenu journaliste sportif – et pas l’inverse. Il date un peu, mais cette série, qui porte le nom de son héros, est considérée comme une pièce maîtresse de l’auteur américain. Ce côté un peu daté ne m’a pas gêné, c’était une autre époque qui a ses codes et ses conventions.
Frank n’a pas été épargné par la vie, mais il est parvenu à surnager. Il se satisfait de son métier qui semble être un pis-aller à celui d’écrivain et tente de retrouver l’âme soeur. Au travers des rencontres de son personnage, Richard Ford veut explorer la vie des hommes dans ce pays, à cette époque. Il partage avec son héros une préférence marquée pour la ruralité.
Je suis heureux de contempler tout cela [il parle de New York et de ses lumières permanentes] de loin, heureux d’être à l’écart de cette effervescence, à l’abri de ce que le reste du monde décrète essentiel.
Le livre est l’archétype du roman américain. Son héros n’est ni un intellectuel, ni un homme du peuple, grâce à la littérature et au sport il se trouve à la confluence de ces deux mondes. Par cet aspect, il m’a fait penser au personnage du roman de Frederick Exley, Le dernier stade de la soif – en beaucoup plus calme et mesuré. On suit son cheminement et ses rencontres avec plaisir et je serai ravis de retrouver ce personnage dans, Indépendance, le deuxième tome de la série.
Richard Ford. Un week-end dans le Michigan. Points, 2013.