Comme le laisse penser le titre, le roman se déroule le temps d’une nuit. Cette nuit a lieu à Tokyo et débute de façon magistrale par une scène qui a lieu dans un restaurant Denny’s. Le style de narration et le point de vue du narrateur sont inhabituels chez Haruki Murakami. Il utilise un registre cinématographique à tel point que l’on a la sensation de visualiser la scène sur un écran. Plusieurs personnages se croisent, mais les deux personnages principaux sont une jeune fille, Mari, et un jeune garçon, Takahashi, qui vont se tourner autour au cours de cette nuit.

Si l’on excepte la narration, le reste est du main stream Murakami. Une part de fantastique et beaucoup d’évocations dont l’interprétation est laissée au lecteur. Et toujours les ambiances, ici le monde de la nuit et toujours la mreusique, le jazz.

Le disque se termine. L’aiguille se relève et le bras retourne sur son support. Le barman va jusqu’à la platine. D’un geste tranquille, il prend le vinyle et le glisse dans sa pochette. Puis en sort un autre, vérifie la surface sous une lampe et le pose sur la platine. Il appuie sur le bouton, l’aiguille descend dans son sillon. Un scratch à peine perceptible. Débute alors Sophisticated Lady de Duke Ellington.

Ce n’est peut-être pas un grand cru, mais un livre relativement court qui vaut pour son ambiance.


Murakami, Haruki. Le passage de la nuit. Traduit par Hélène et Théodore Morita, 10/18, 2008.