Certaines décisions sont lourdes de conséquences.
À la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale : est-ce que je prends la bonne décision ? Et qu’est-ce qu’une bonne décision ? Bonne pour qui ? Le mis en examen ? La société ? Ma conscience ?
Comme dans Les choses humaines, ce roman de Karine Tuil se déroule dans le milieu judiciaire – elle est juriste de formation. Cette fois c’est le grand sujet de la lutte contre le djihadisme qui est abordé en mettant en scène une juge antiterroriste. On y retrouve les éléments de la réalité que sont les différents attentats qui ont endeuillé la France et des éléments de fiction. L’autrice fait le parallèle entre le domaine professionnel et privé et souligne la porosité entre ces deux univers.
Les ficelles sont assez grossières et le roman perd beaucoup en crédibilité tant il accumule des stéréotypes qui mis ensemble deviennent totalement improbables. Le procédé de reproduction des interrogatoires ne fonctionne pas bien et nuit globalement à la qualité du récit. Ce roman n’est pas convaincant, il semble avoir été écrit pour être adapté au cinéma ou à la télévision.
Tuil, Karine. La décision. Gallimard, 2022.