Stanley Greene était un photojournaliste américain qui a couvert plusieurs confits et notamment la guerre en Tchétchénie. Un homme libre et passionné par son métier et par les femmes.

Être libre, ça coute cher, et peu de gens s’en donnent les moyens. Alors, on a adule ceux qui ont osé faire ce sacrifice. Mieux, on aime leurs tragédies.

Cette biobd revient sur son histoire et nous fait découvrir quelques-uns des ses travaux. Elle le fait avec beaucoup d’à-propos et d’élégance. À-propos dans le choix des moments de la vie de l’artiste – car il était aussi un artiste – par Jean-David Morvan mais aussi dans la construction du récit. Élégance dans les dessins très fins de Tristan Fillaire. Ces deux qualités se rejoignent lorsqu’il s’agit d’intégrer des photos au sein des planches et de la narration. Elles sont présentées dans leur contexte pour en révéler tout leur sens et toute leur force.

Je suis le casse-couilles qui vient bousculer les gens dans leur petit confort en leur mettant sous les yeux ce qu’ils évitent de regarder.

Un très beau travail court et ciselé par un Morvan que je n’attendais pas – à tort – dans ce registre.


Morvan, J. D. & Fillaire, Tristan. Stanley Greene, une vie à vif. Delcourt, 2020.