J’aime beaucoup Aude Picault – d’habitude quand je commence comme ça, ce n’est pas bon signe –, et j’ai suivi assez assidûment depuis des années son travail. Ce n’est pas un travail autobiographique à proprement parler, mais il s’inspire de ses expériences et de ses préoccupations du moment – ce qui est assez compréhensible. Je ne vais pas refaire toute l’histoire, mais j’en étais resté à l’évocation de la maternité dans Idéal Standard, ici elle s’intéresse à la phase d’après, la vie d’un couple d’actifs avec un enfant en bas âge et une ado à la maison – et toutes les joyeusetés qui vont avec. On a à peu près droit à tout – et à tous les clichés – la belle fille qui rêve d’être influenceuse, le petit enfant qui demande beaucoup d’énergie, le travail qui devient agile – youpi –, la libido qui décline et le tout qui mène invariablement à une grosse remise en question – pour ne pas dire une dépression ou un burn out.
Il y a tout, trop de choses et on tombe vite dans le cliché. On a l’impression d’avoir lu ce type de scénarios des dizaines de fois. Tout est assez convenu et s’enchaîne comme on s’y attend. Les dessins sont sympathiques, mais je les ai trouvé moins bien que d’habitude. Peut-être que ce n’est pas fondé et que cet avis sur les dessins est simplement la projection de ma déception concernant l’histoire.
Picault, Aude. Amalia. Dargaud, 2022.