Je poursuis – et termine pour l’instant – ma période Sally Rooney en enchaînant après la lecture de Conversations entre amis, celle de son dernier livre, Où es-tu monde admirable ?. Il sont à la fois similaires et bien différents. Du coté des similitudes, on retrouve le quatuor de personnages, l’amitié à la frontière de l’amour et du sexe, le personnage de l’écrivaine, la génération des personnages et l’époque dans laquelle ils vivent. Et j’oubliais le communisme. Pourquoi, cette vielle doctrine se retrouve-t-elle dans les livres de l’autrice irlandaises, reviendrait-elle à la mode ?
À tous ceux qui veulent rendre le communisme cool, j’ai envie de dire: Bienvenue, camarades.
Du côté des différences on retrouve la narration, ce n’est plus un seul point de vue et un seul personnage et la présence bien plus important de courriers (e-mails) constitue un penchant plus marqué vers le roman épistolaire, un tout qui se veut plus mature, on quitte le monde post-adolescent pour entrer timidement – sur la pointe des pieds – dans l’âge adulte et enfin une perception accrue du monde qui nous entoure et de son déclin.
Ces différences ne font pas de ce livre un meilleur roman. Il s’en dégage surtout une culpabilité de n’être animé que par des préoccupations nombrilistes dans un monde et une civilisation sur le déclin. De la collapsologie chez les milléniaux (millennials).
Rooney, Sally. Où es-tu, monde admirable ?. L’Olivier, 2022.