Jean Marc Rochette est surtout connu pour son travail de dessinateur sur la série le Transperceneige. Ici, dans un tout autre registre, il revient sur sa jeunesse et sur sa passion pour l’alpinisme. Il ne manque évidemment pas d’évoquer son autre passion pour le dessin et la bande dessinée en nous exposant les évènements et les choix qui ont présidés à son destin. Au crépuscule de sa vie – ne nous méprenons pas c’était pour la formule, je lui souhaite encore de longues et belles années –, il se livre et n’hésite pas à aborder des sujets intimes et certainement douloureux comme la relation compliquée avec sa mère. Que l’on ne s’y trompe pas le titre du livre n’est pas usurpé puisqu’il est avant tout question d’alpinisme. Il en parle avec passion et parvient rétrospectivement à retranscrire parfaitement la fougue et la passion de la jeunesse.
L’alpinisme en littérature a toujours du souffle, ces récits émaillés de nombreuses difficultés, et souvent de drames, prennent aux tripes – je pense par exemple à Tragédie à l’Everest1. Le dessin, ici magistral, aide à faire passer les émotions que procurent la haute montagne. La nature, à la fois belle et impressionnante, ne se livre pas facilement, elle ne le fait qu’au prix d’une rigueur de tous les instants, d’abnégation et de courage. Lorsque l’on parle d’alpinisme en BD on pense immanquablement au Sommet des dieux, mais Rochette a su planter son drapeau bien haut avec ce récit sincère et chargé d’émotions.
Rochette, Jean-Marc. Ailefroide: Altitude 3954. Casterman, 2018.
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Krakauer, Jon. Tragédie à l’Everest. Traduit par Christian Molinier, 10 X 18, 2010. ↩︎