Je vais commencer de façon très originale en disant à peu près ce que tout le monde doit dire à propos de ce livre. Qu’il s’agit d’un remake du Désert des Tartares – le livre de Dino Buzzati est d’ailleurs cité explicitement. Une fois que l’on a dit ça, il reste deux protagonistes – et presque personne d’autre – l’un au début de sa vie et de sa carrière, l’autre à la fin. Une relation va se nouer entre eux, quelque chose de réciproque et d’assez fort dans lequel le contexte hostile et l’environnement aride jouent leur rôle de catalyseurs. Les deux hommes ne sont pas vraiment seuls puisqu’ils ont avec eux leur passé, leur histoire.

Il repensait à ce temps-là et il se disait en lui-même que toute cette époque avait été terrible. Et sans doute plus encore pour les familles, qui étaient, par principe, appelées à vivre, à croitre et à se perpétuer, que pour les soldats, dont c’était le métier de mourir.

Jean-René Van der Plaetsen, ancien casque bleu, comme nous l’apprend la notice biographique imprimée sur la quatrième de couverture nous livre une histoire plutôt bien écrite, mais qui ne m’a pas transporté. Peut-être est-ce dû à la présence de certains éléments trop stéréotypés ? Une impression en demi-teinte.

Toi qui est catholique, tu vas comprendre ce que je veux dire: ils se voient comme des anges, mais des anges de la mort. Ils sont imperméables au docte et insensibles à la douleur. Et nous en face, on combat pour la démocratie et les droits de l’homme ? […] Comment veux-tu que l’on gagne une telle guerre ?


Van der Plaetsen, Jean-René. Le métier de mourir. Grasset, 2020.