Il s’agit de mon premier livre de Gary Shteyngart. Et j’ai été agréablement surpris. Ce livre ressemble par certains côtés au bûcher des vanités de Tom Wolfe. Les dérives de la finance, le drame personnel, l’histoire d’amour, le tout sur fond de déchéance des États-Unis couronnée par l’élection de Donald Trump.
Quand c’est dur avec ma famille, j’aime regarder Trump, parce qu’il me distrait. Quoi qu’il m’arrive à titre personnel, il y a une catastrophe en train de se produire à plus grande échelle.
En plus des dérives de l’Amérique et du milieu financier, ce livre aborde d’autres problèmes de société assez douloureux.
Chaque fois que Seema voyait un troupeau d’adolescents assis en tailleur, absorbés par leur appareil, mutuellement coupés de leur présence physique, elle se demandait si le monde à venir serait légèrement plus accueillant à l’égard des troubles de Shiva.
La narration alterne entre deux personnages et se montre plutôt efficace. On pourrait reprocher à ce livre un côté un peu trop stéréotypé, trop dans les poncifs, mais c’est lui faire un mauvais procès car le résultat est convaincant et divertissant – en même temps je suis client de ce type de romans. Assez pour que je m’intéresse aux autres productions de l’auteur comme Super triste histoire d’amour1.
Shteyngart, Gary. Lake Success. Traduit par Roques, Stéphane, L’Olivier, 2020.
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Shteyngart, Gary. Super triste histoire d’amour. L’Olivier, 2012. ↩︎