Posy Simmonds a travaillé en tant que dessinatrice de presse avant de se tourner vers la littérature jeunesse, puis vers la bande dessinée. Depuis Gemma Bovery et jusqu’à Cassandra Darke en passant par son oeuvre qui reste certainement la plus connue Tamara Drewe – certainement grâce à son adaptation au cinéma –, elle développe une approche originale de la bande dessinée résolument tournée vers la littérature. Ce penchant se manifeste à deux niveaux différents. Tout d’abord en s’inspirant très librement d’oeuvres d’écrivains comme Flaubert, Dickens ou ici Thomas Hardy, puis en proposant ce que j’appellerais des hybrides entre le roman et la bande dessinée où l’on trouve de vrais paragraphes qui ne sont pas de simples récitatifs puisqu’ils se substituent complètement au récit en images. Pour en revenir à ce livre, il est aussi question de littérature dans l’histoire puisque le lieu de l’intrigue est une résidence d’écrivains. L’arrivée d’une jeune fille, la fameuse Tamara Drewe, au sein de cet environnement très policé va créer une onde de choc qui aboutira à un classique vaudeville. Ce n’est pas une inconnue, elle résidait dans ce village, mais l’avait quitté pour la grande ville d’où elle est revenue disons transformée.

Ce livre est d’une qualité irréprochable sur tous les plans et notamment sur le plan graphique où les dessins d’inspiration classique réalisée par Posy Simmonds font merveille. Un bon moyen pour les connaisseurs de BD de faire une incursion dans l’univers du roman anglais et aux amateurs de roman de lire une belle BD – le genre de passerelle que j’affectionne tout particulièrement.


Simmonds, Posy. Tamara Drewe. Traduit par Lili Sztajn, Denoël, 2010.