Récemment nobélisé et auteur de l’un des romans étrangers qui comptera dans la rentrée littéraire 2021, Klara et le Soleil1, l’auteur britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro a le vent en poupe. C’est l’occasion de s’intéresser à sa production littéraire – il est également scénariste. Après avoir lu – il y a longtemps – Le géant enfoui qui était la revisite d’un mythe dans une veine fantasy poétique – oui ça existe –, j’ai choisi un roman qui, comme son dernier livre, appartient au genre anticipation. On pourrait même dire – en s’amusant un peu – qu’il s’agit d’un campus novel d’anticipation puisque une grande partie de l’intrigue se déroule au sein d’une institution où des “élèves” vivent et étudient – je ne vais pas en dire plus.
Au début on est un peu perdu dans le foisonnement des personnages tous désigné par leur prénom et l’initiale de leur nom – j’ai été un moment perturbé par Arthur H. –, mais on est pris par le mystère de cette institution dont l’auteur nous révèle peu à peu les éléments. Puis, au fil des pages, on s’attache à la narratrice – je dis “on”, mais ça n’engage et ne concerne évidemment que moi –, Kathy ainsi qu’à ses deux plus proches amis Ruth et Tommy. Ishiguro développe habilement l’intrigue autour de ce triangle de personnages tout en faisant progresser son histoire et l’univers dans lequel elle s’inscrit. Tout est fait subtilement, sans grosses ficelles et le roman est à la fois prenant et agréable à lire. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un chef-d’oeuvre, mais d’un roman d’anticipation sensible et subtil qui vaut le détour.
P.-S.: Pour les amateurs, il a été adapté au cinéma.
Ishiguro, Kazuo. Auprès de moi toujours. Traduit par Anne Rabinovitch, Gallimard, 2015.
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Ishiguro, Kazuo. Klara et le Soleil. Traduit par Anne Rabinovitch, Gallimard, 2021. ↩︎