Je pense que ce Période Glaciaire a inauguré la collection le Louvre et la bande dessinée dont j’ai parlé dans le cadre d’un album réalisé par Etienne Davodeau, Le chien qui louche. C’est une BD que j’ai souvent croisée dans les rayonnages des bibliothèques, feuilletée et reposée certainement rebuté par les dessins. Il est vrai que ces dessins tremblotants aux couleurs pâles n’invitent pas forcément à se plonger dans le livre. Il faut du temps pour s’y habituer et entrer dans l’histoire qui se passe dans un lointain futur lors – devinez quoi – d’une période glaciaire. Ce n’est pas vraiment dans l’air du temps du réchauffement climatique, mais disons qu’après la submersion du continent on peut tout à fait imaginer qu’une période glaciaire ferait ressembler la France au Groenland. Voilà, le décor est posé et des explorateurs sont à la recherche de vestiges enfouis et devinez sur quoi ils vont tomber.
Nicolas De Crécy nous réserve bien des surprises, notamment dans son dessin qui va s’adapter pour représenter différentes oeuvres d’art d’une façon saisissante. Ces découvertes sont aussi l’occasion de questionner la place de l’art dans la société, ce qui permet souvent de nourrir une réflexion intéressante et donne au lecteur une nouvelle occasion de plonger dans les trésors que nous ont légué des générations d’artistes.
Ce ne sont pas des enfants qui dessinaient ces choses-là. Les enfants sont préservés par leur innocence. Et à part les enfants quelles âmes sont assez naïves pour s’exprimer par le dessin, à votre avis ?
De Crécy, Nicolas. Période glaciaire. Futuropolis, 2005.