– Si tu mourais, tu voudrais que j’aille dans un univers parallèle où tu n’es pas mort et que je te ramène ici ?
– N’importe quoi.
– Bâh non … Ça ferait plaisir aux gens ici à qui tu manquerais.
– Oui. Mais après, je manquerais aux autres de l’univers parallèle où je ne serais plus.
Lapinot est de retour, bonne nouvelle. Lewis Trondheim nous a fait une bonne blague – ou avait besoin d’argent. Pas grand chose de neuf et bien au contraire. Nous ne sommes pas dans un univers parallèle ou alors il ressemble beaucoup à celui que nous avons quitté dans La vie comme elle vient. Il est toujours séparé de sa petite amie, son copain Titi est en convalescence et Richard est toujours aussi con. Cette fois l’élément qu’il insère au milieu de ses personnages est un cocktail médicamenteux qui permet à celui qui le prend de visualiser l’aura des personnes qu’il rencontre. Le genre de truc que l’on pense faire des fois lorsque l’on rencontre quelqu’un, mais qui est ici matérialisé, bien visible.
Je n’ai pas trouvé ce livre génial – du Lapinot quoi. D’ailleurs, je n’ai jamais trouvé la série géniale, mais j’ai toujours bien aimé la lire – je sais c’est paradoxal. Les dessins sont sympas et il y a souvent de bonnes trouvailles. Celui-ci est plutôt dans le bas du panier, l’idée de départ est intéressante, mais mal exploitée. Le scénario s’égare un peu en route. Un retour en demi-teinte donc.
Quand j’ai voulu ranger ce tome avec les autres je me suis aperçu qu’il était plus petit. Et puis la je me suis rendu compte qu’il n’était pas publié chez Dargaud, mais à l’Association. C’est bien la première fois que je vois une BD au format classique chez cet éditeur. Ce retournement de veste est brillamment expliqué et parfaitement assumé.
C’est aussi pour L’Association l’occasion d’inaugurer une nouvelle collection, la “48CC”, au bon vieux format album cartonné couleurs de 48 pages, ce standard même contre lequel, par sa forme et son contenu, L’Association est née en 1990. Aujourd’hui, les formats créés par L’Association ont été depuis longtemps standardisés et digérés par la profession, c’est donc avec fierté qu’elle se réapproprie le 48CC, en mieux bien sûr !
Lewis Trondheim, Les nouvelles aventures de Lapinot, Tome 1 : Un monde un peu meilleur, L’Association, 2017, Amazon.