La simple évocation du nom de Modiano convoque toute une idée de la littérature des quarante dernières années. Rue des Boutiques Obscures est certainement l’un de ses romans les plus connus, peut-être parce qu’il fut couronné par le prix Goncourt en 1978.

Si je devais qualifier ce roman sur le fond en quelques mots, je dirais: quête identitaire, mémoire, disparition et mystère.

Non, il ne m’avait pas reconnu. Personne ne me reconnaissait.

Sur la forme je dirais: toponymie, musicalité, originalité et virtuosité.

Une petite fille rentre de la plage, au crépuscule, avec sa mère. Elle pleure pour rien, parce qu’elle aurait voulu continuer de jouer. Elle s’éloigne. Elle a déjà tourné le coin de la rue, et nos vies ne sont-elles pas aussi rapides à se dissiper dans le soir que ce chagrin d’enfant ?

Tout n’est pas dit, certains éléments ne sont qu’évoqués pour mieux laisser l’imagination du lecteur faire son ouvrage. Je pense qu’une première lecture n’est pas suffisante pour que le roman livre tous ses secrets. C’est pour cette raison que je ne vais pas en dire plus et que le relirai certainement avec, je l’espère et je le crois, toujours autant de plaisir.


Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures, Gallimard, 1978, 213 p, Amazon.