Shangri-la c’est bien le titre de cette BD1. A cause de la police de caractère utilisée sur la couverture j’ai dû vérifier et donc je vous le confirme il est bien correct et n’a rien à voir avec la boisson fruitée que l’on peut déguster en grande quantité l’été en Espagne – ça aide pour les 5 fruits et légumes par jour. Redevenons sérieux pour parler du livre car nous sommes devant une très grosse et très belle BD de SF qui me fait un peu penser à Universal War One (UW1) lorsque je découvre l’objet et en feuillète les pages. La première impression est extrêmement positive. Les dessins sont magnifiques surtout les extérieurs et les décors qui sont à couper le souffle. Le design des personnages est surprenant ils ont un peu des têtes de boxeurs, des gueules cassées, mais on s’y habitue et ce choix apporte une touche d’originalité.
L’histoire part sur un grand classique: “ce qui devait arriver arriva”. Les hommes ont fini par rendre la Terre inhabitable. Les nombreux survivants se retrouvent confinés dans une station spatiale en attendant de coloniser d’autres planètes ou peut-être de rejoindre un jour leur planète d’origine. Ajoutons à cela un autre grand classique de la SF depuis 1984 (et bien d’autres): le régime totalitaire. Ici il est matérialisé par une méga compagnie qui régit tout et embrigade les gens par le désir de consommation – mais non ce n’est pas Google. La réunion de ces deux classiques souligne habilement deux des travers de notre société, la surconsommation poussée par le capitalisme et sa conséquence désastreuse pour la planète.
Parce que c’est une douce dictature, quel choix ce système nous offre-t-il ?
J’ai été un peu hermétique à la fin de l’histoire, mais pas de quoi à remettre en cause la grande qualité de cette BD.
Mathieu Bablet, Shangri-la, Ankama, 2016, 222 p, Amazon.