Tous les soirs du monde c’est pareil.

Simon appelle son papa pour ce que l’on nomme communément le rituel du coucher. Ce n’est pas une petite affaire, il s’agit tout de même d’endormir la planète: l’Afrique, les mers, les déserts, etc. A chaque étape il remonte un peu plus la couverture pendant que que Simon s’avance tranquillement dans le monde des rêves.

La progression par étapes successives plaît beaucoup aux enfants, les textes sont courts simples et poétiques. Ce livre est construit en doubles pages. L’une est consacrée à Simon et à la silhouette de son papa (on ne le voit jamais entièrement) la suivante aux parties du monde qu’il endort. Ces dernières sont particulièrement bien réussies car ce sont de grandes fresques peintes. Elles sont magnifiques, le dessinateur est parvenu à trouver une parfaite harmonie entre les couleurs et le mouvement.

Encore un livre que nous avons emprunté complètement par hasard – la couverture ne m’attirait pas du tout – à la bibliothèque est qui est devenu immédiatement l’un des préférés de ma fille. Je dois dire que je n’y suis pas insensible non plus, le fait que le papa y tienne le premier rôle n’y est certainement pas étranger. Un livre parfait pour terminer la journée et entrer paisiblement dans le monde des rêves. Tout ceci me fait penser à une citation de David Grossman que j’avais relevé dans le magasine Lire. L’auteur de romans, qui a aussi écrit des livres pour enfants, parle avec justesse de ce moment délicat.

L’entrée d’un enfant dans la nuit est le début d’une équipée tout sauf simple, et chaque fois que j’écris une histoire, je forme l’espoir qu’elle l’accompagnera un peu et lui tiendra lieu de souvenir agréable et protecteur pour la durée du voyage. Comme un baiser sur la joue.


Dominique Demers et Nicolas Debon, Tous les soirs du monde, Gallimard Jeunesse, 2005, 32 p, Amazon.