Allez, je l’avoue, c’est l’envie de lire Pierre Bayard et son Qui a tué Roger Ackroyd ?1 qui m’a poussé à ouvrir ce grand classique du roman policier. En me documentant, j’ai appris qu’il fait partie d’une catégorie spécifique de romans policiers appelée whodunit, littéralement qui l’a fait – ça a l’air évident, mais je ne connaissais pas. Ce roman est donc centré sur la résolution de l’énigme et se présente un peu comme un jeu pour le lecteur qui dispose des mêmes indices que l’enquêteur, mais devra déjouer les nombreuses fausses pistes vers lesquelles l’aiguille le narrateur. Si Pierre Bayard, le professeur de littérature, s’est suffisamment intéressé à ce roman d’Agatha Christie pour en tirer un essai c’est qu’il a une particularité – mais je n’en dirai pas plus.
Hercule Poirot pensait pouvoir couler des jours tranquilles en choisissant le petit village de King’s Abbot pour passer sa retraite. Mais sa réputation l’ayant précédé, il ne va pas tarder à être sollicité pour démasquer l’assassin de Roger Ackroyd retrouvé mort dans son bureau – je ne révèle rien, c’est le titre du livre.
Avec Le Crime de l’Orient-Express et Dix petits nègres, ce roman fait partie des plus grands succès de la célèbre romancière anglaise. Il faut dire qu’il le mérite et qu’il constitue un modèle du genre. Tout est là, un nombre de personnages restreint, de sombres histoires enfouies, plusieurs mobiles, des coupables désignés, un détective particulièrement attachant, etc. Malheureusement, je ne suis pas très joueur, j’ai toujours détesté trouver le coupable avant la fin. Je ne sais pas pourquoi, je dois être paranoïaque, je pense que l’auteur me mène en bateau puisqu’il a toutes les cartes en mains contrairement à ses personnages – et cette fois je pense que j’ai raison.
Agatha Christie, Le meurtre de Roger Ackroyd, Le Livre de Poche, 221 p, Amazon.