Graphiquement très réussi, le style de cet album est un hybride entre du franco-belge et du manga. Les dialogues sont réduits au minimum et même inexistants par moment. Il faut dire que la combinatoire entre les personnages n’est pas énorme puisqu’ils sont seulement deux: une fille et un garçon, un lieutenant et un caporal respectivement pilote et mécanicien d’un meka. Les mekas sont des robots utilisés comme armes dans une guerre qui oppose deux clans pour des raisons que le lecteur ignore. Le scénario ne vous fatiguera pas par sa densité, le moins que l’on puisse dire est qu’il ne se passe pas grand-chose. Ajoutez à cela l’ascétisme des dialogues dont nous avons déjà parlé et, si vous ne prenez pas le temps de vous attarder sur les beaux dessins, vous tournerez la dernière page après moins d’un quart d’heure.

Bien sûr il y a l’opposition entre ce qui se passe à l’intérieur des mekas (d’où le sous-titre Inside) et ce qui se passe à l’extérieur (d’où le sous-titre outside du second tome). La guerre ressemble à un jeu vidéo vue de l’intérieur du meka, mais lorsque l’on voit les corps ensanglantés et que l’on est confronté à la violence physique, le retour à la réalité est immédiat. Une légère déception car je m’attendais à un contenu plus étoffé derrière cette magnifique couverture.


Jean-David Morvan et Bengal, Meka tome 1: Inside, Delcourt, coll. « Neopolis », 2004, 56 p, Amazon.