Dès les premières lignes, on reconnaît le style caractéristique de Daniel Pennac. Un style simple, vivant et faussement naïf. Voici le sujet du livre:

Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite.

Cette rédaction a été donnée comme punition à trois gamins, trois copains par un professeur craint des élèves depuis des générations, le terrible Crastaing. C’est un exercice proche de celui réalisé par Jirō Taniguchi dans Quartier lointain où il imaginait un adulte redevenant l’enfant qu’il avait été.

Vu le sujet, vous vous doutez certainement que c’est un livre plutôt drôle mais ce n’est cependant pas un livre pour les enfants. En mettant de côté l’histoire, l’originalité de ce livre tient au narrateur. Il fait partie de l’histoire tout en étant omniscient. Il faut dire qu’il est d’une nature bien particulière puisque c’est un fantôme. Le père de l’un des trois enfants décédé suite à une transfusion sanguine revient sous sa forme spectrale pour nous raconter cette histoire tout en y adjoignant ses propres commentaires et ses expériences passées. Car lui aussi a été l’élève de Crastaing. Ce n’est certainement pas le meilleur livre de Pennac même s’il permet une plongée rafraichissante et bien agréable dans le monde de l’enfance. Pour le dire autrement, j’ai été plutôt déçu par ce livre.


Daniel Pennac, Messieurs les enfants, Gallimard, 1999, 259 p, Amazon.