Ce roman a un seul défaut, il est un peu long. Pour le reste, c’est du bon David Lodge. Sa victime – on peut parler ainsi car il ne l’épargne pas – est un scénariste de série télé Lawrence Passmore dit “Tubby”. La série qu’il a créé rencontre un franc succès et est diffusée a une heure de grande écoute sur l’une des chaînes principale – c’est une sorte de Plus belle la vie. Il a donc de l’argent, il est marié depuis longtemps à une femme qu’il aime, les enfants sont partis de la maison pour vivre leur vie. Tout est donc pour le mieux. Pourtant une douleur chronique au genou vient lui gâcher les jours heureux qu’il devrait couler. Adapte des thérapies en tout genre, il va tout essayer pour s’en débarrasser mais le mal semble plus profond, peut-être d’ordre psychosomatique.
Mais je n’ai jamais aimé la musculation. À mon avis, c’est au vrai sport ce que la masturbation est au sexe.
Comme souvent chez Lodge, ce roman navigue entre la farce et le drame. Tubby fait souvent rire mais il peut aussi émouvoir et le lecteur éprouvera par moments de la compassion pour cet homme vieillissant. La perspective narrative utilisée par l’auteur est originale puisqu’elle passe toujours par son personnage principal, Tubby. Il raconte son histoire par le biais de ses écrits. Si la plupart le concerne directement, il s’amuse également à écrire en se mettant à la place d’autres personnes de son entourage – il a l’habitude puisqu’il est scénariste. Ce procédé créé un effet original car le lecteur ne lit pas ce que pensent les autres personnages mais ce que Tubby pense qu’ils pensent – vous me suivez ?. Enfin, ce livre vaut le coup d’être lu uniquement pour la description hilarante des vacances à Ténérife. De toute façon, vous ne prenez jamais de risque avec David Lodge, vous êtes sûr de passer un bon moment.
P.-S.: J’ai lu ce livre dans des circonstances toutes particulières, uniques même. Et ça, je ne l’oublierai pas.
David Lodge, Thérapie, Rivages, 1998, 512 p, Amazon.