L’histoire démarrée dans le premier tome se poursuit – là, je viens d’écrire quelque chose de révolutionnaire. En même temps, il ne se passe pas des tonnes d’événements dans ce second volet et il ne matérialise aucun virage important dans la fiction mais plus une stagnation. Je pourrais – rassurez-vous je ne vais pas le faire – le résumer aisément en un paragraphe.
Passé l’attrait de la découverte du premier tome, qui procédait à la mise en place de l’univers et des personnages, l’intérêt décline. La mise au second plan de l’action et de la ramification de l’histoire fait la part belle à des épisodes quasi contemplatifs. Ces moments de quiétude sont parfois appréciables notamment lorsque Tengo prépare ses repas. Murakami alterne alors entre une description très précise des préparatifs et des mets et la retranscription des pensées du jeune homme, concret contre abstrait. Pour cela, Murakami peut compter sur sa prose toujours aussi belle :
C’était un silence pesant, comme une pierre noire plongée au fond d’une eau profonde.
Le résultat a été immédiat, j’ai penné pour terminer ce livre et je vais être obligé de faire une pause avant de m’attaquer au dernier tome qui, je l’espère, donnera un coup d’accélérateur et proposera une fin à la hauteur du début du livre. Pourtant, l’apparition d’un nouveau personnage très étrange et pour tout dire plutôt répugnant apporte un peu de sel à ce récit; mais l’effet produit ne tarde pas à retomber. On se trouve sur une longue ligne droite – vu le rythme plutôt une départementale qu’une autoroute –, certes plaisante mais exempte de surprises. Malgré le bitume impeccable, les beaux paysages et l’air frais, on sait où elle mène et c’est dommage. Allez les enfants, plus que 500 pages avant l’arrivée.
Haruki Murakami, 1Q84 - Livre 2, Juillet-Septembre, Belfond, 2011, 529 p, Amazon.