J’appréhendais de lire mon premier livre de Pascal Quignard. J’avais une image d’un auteur exigeant envers ses lecteurs voire austère – ce n’est pas vraiment la même chose mais c’est ce que son nom m’évoquait. J’ai choisi Tous les matins du monde un peu par hasard ou plus certainement parce que ce titre m’a séduit ou, plus certainement encore, parce qu’il sonnait bien à mon oreille. J’ai appris, en rédigeant ce billet – un peu tard donc – que ce livre est fortement lié à un précédent roman La Leçon de musique1. Ce roman est également qualifié de roman-scénario car il a été porté à l’écran la même année sous le même titre par Alain Corneau.
C’est surement la cause de ma déception. Ne vous méprenez pas, je ne parle pas de l’adaptation cinématographique mais du fait que l’histoire soit réduite à sa plus simple expression. J’ai trouvé qu’il ne laissait pas le temps au lecteur de pénétrer dans son univers, de connaître les personnages de s’imprégner des ambiances et évidemment de la musique qui est le sujet principal. Les descriptions sont quasi absentes et tout semble réduit au strict minimum, aux éléments indispensables à la progression de l’histoire. C’est un vrai regret parce que l’écriture est belle et que ce que l’on aperçoit de l’ambiance du livre ne laisse pas indifférent. Néanmoins, ce n’est pas suffisant. Je n’ai pas vu le film mais je pense qu’il pourrait être un bon complément à cette lecture en ajoutant les visages – il y a Depardieu mais bon … –, les costumes, les décors et bien sûr, la musique.
Pascal Quignard, Tous les matins du monde, Gallimard, 1993, 116 p, Amazon.