Ce roman débute comme l’un de ces nombreux romans se déroulant dans une université américaine. Les protagonistes sont E. Robert Pendleton dans le rôle du professeur frustré qui n’a jamais pu percer en tant qu’écrivain et Adi dans le rôle de la jeune étudiante pulpeuse éprise de littérature. Pour compléter ce duo, il manquait le poil à gratter, l’élément perturbateur. Il va apparaître sous les traits d’un écrivain sans talent mais devenu célèbre depuis que lui et le professeur Pendleton suivaient les mêmes cours à l’université. La venue de ce rival, va être le déclencheur d’événements qui moisissaient depuis trop longtemps.
Au début un peu étriqué, ce roman prend rapidement de l’ampleur et n’est pas loin de perdre le lecteur à un moment tellement l’histoire se ramifie et se complexifie. C’est là que l’auteur fait preuve d’une très grande maîtrise car il arrive à maintenir le lecteur dans ses filets et ne le lâchera pas jusqu’à la fin. De roman traitant vaguement de littérature et de rivalité au sein d’un trio amoureux, il se mue en polar extrêmement efficace et intelligent. L’auteur joue avec de nombreux personnages tous très différents et atypiques. Il jongle également avec les époques car les évènements actuels trouvent leur origine dans le passé trouble de cette petite ville des Etats-Unis. Il fait également référence au crime de Leopold et Loeb qui est relaté dans l’excellent roman Crime de Meyer Levin que je vous conseille également de lire.
Michael Collins, La vie secrète de E. Robert Pendleton, traduit par Jean Guiloineau, Points, 2008, 444 p, Amazon.