Je me souviens très bien avoir acheté ce livre il y a quelques années à la période de Noël. D’emblée, j’avais été séduit par l’objet lui-même. L’objet livre est magnifique, c’est un fac-similé d’un vieux livre relié d’un format assez compact mais très épais. Dès les premières pages tournées, la bonne impression initiale n’est pas démentie. Nous avons à faire à un travail soigné. Les dessins sont à l’avenant, de la ligne claire très propre et expressive mais pas de couleur. Fier de mon achat, je me suis rué dessus dès mon retour à la maison mais j’ai vite déchanté. Je ne m’attendais pas à cela. Le début de l’histoire n’est qu’une reprise du conte La belle au bois dormant sans grande originalité. Déçu et quelque peu endormi, j’avais refermé le livre et l’avait remisé au fond d’une étagère en me promettant de ne plus céder aux sirènes des couvertures aguicheuses et des reliures travaillées.
En cette année 2011, le deuxième tome pointe son nez et, comme je suis incorrigible, il a réveillé ma curiosité. J’ai donc décidé de donner une seconde chance à cette BD – c’est surtout que j’avais envie malgré tout d’acheter le second tome. Je vous rassure, le début du livre est toujours aussi soporifique – la BD porte bien son nom, on attend qu’il se passe quelque chose – mais cette fois j’ai tenu bon et vaincu, sans trop de bâillements, cette première difficulté. Il faut reconnaître que la suite est plus intéressante. L’apparition du personnage longiligne et élégant à tête d’oiseau a été le premier signe annonciateur d’une indéniable amélioration. Les personnages sont un petit point fort, l’intérêt de l’histoire augmente mais ne se hisse pas vers des sommets tandis que le récit semble être tout en faux plat sans accélération ni accalmie. Le tout peine donc un peu et le résultat est assez moyen mais reste tout de même sympathique à lire pour les amateurs du genre. Ça ne suffira pas à me convaincre d’acheter le deuxième tome.
Linda Medley, Château l’Attente #1, traduit par Fanny Soubiran, Ça et Là, 2007, 457 p, Amazon.