Il y a très longtemps des colons de la planète Urras sont partis vers une de ses lunes: Anarres. Annares est une planète peu accueillante quasiment désertique et presque vierge de toute vie animale. Mais qu’importe, ces colons sont des idéalistes, ils ont décidé de vivre autrement en créant ex nihilo une société complètement différente. C’est une société où la notion de propriété et d’argent n’existe pas. La vie s’organise exclusivement en groupe et chacun participe activement au fonctionnement de la communauté – il n’y a pas de notion de travail et de rémunération mais chacun doit effectuer des tâches au service de la société et non pour son propre profit. Le professeur Shevek, l’un des plus grand physicien d’Annares, va réaliser le rêve d’une vie en faisant le voyage de retour vers la planète originelle Urras. C’est un véritable choc qui l’attend sur cette planète au système économique et politique radicalement différent.
Le récit de science-fiction sert une opposition entre un monde communiste extrême et un monde capitaliste. A travers les questionnements de ce personnage, nous nous interrogeons sur ces deux modèles sans parvenir à choisir tant ces opposés disposent de bons et des mauvais côtés. C’est un livre original au sujet extrêmement intéressant. Le récit alterne entre le présent – les évènements vécu par Shevek sur Urras – et le passé – le récit de la vie de Shevek sur Annares, les raisons qui l’ont menées à faire ce voyage. Même si le fond est intéressant, j’ai trouvé les personnages assez froids et j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire et à accrocher – j’ai même abandonné ce livre avant la fin. Ce n’est apparemment pas un avis partagé car c’est un livre qui est habituellement très apprécié et qui constitue une lecture enrichissante de la politique vue par un oeil scientifique. Je me souviens avoir ressenti un peu la même chose lors de la lecture de Mars la rouge1 de Kim Stanley Robinson: un fond particulièrement riche – le récit de la création d’une nouvelle société abordée sous un angle scientifique – mais une histoire que j’avais eu beaucoup de mal à suivre.
Ursula Le Guin, Les Dépossédés, traduit par Henry-Luc Planchat, Le Livre de Poche, 2006, 445 p, Amazon.