Je ne vais pas tourner autour du pot et vous dire d’emblée que j’ai été déçu à la lecture de ce livre. La déception est encore plus amère car je sortais d’une très bonne surprise avec La mort du roi Tsongor. C’est vrai que le sujet est ambitieux. Traiter de la mort et des enfers, reprendre à son compte le mythe d’Orphée. Défier la mort, la seule vraie crainte de l’être humain n’est pas chose facile.
Vu le talent de cet écrivain, je ne doutais pas de sa capacité à écrire ce roman. Pour cela, il dispose de tout l’arsenal nécessaire, une narration rigoureuse et efficace, un phrasé majestueux et solennel tout ce qui inspire le respect nécessaire à la rédaction d’un récit mythologique. Malgré, ces ingrédients, la mayonnaise n’a pas pris et je suis resté de marbre à la lecture de cette histoire. Est-ce dû à mon manque d’empathie pour les personnages principaux ou au début assez déroutant du livre ? Comme pour une mayonnaise qui a mal débutée, j’ai eu beau m’acharner et poursuivre la lecture avec bonne volonté, je n’ai pas réussi à rattraper le coup. Pourtant, à en croire l’avis d’autres personnes, mon impression ne fait pas l’unanimité et certains ont adoré cette histoire baignant dans le fantastique. Il faut donc que chacun se fasse sa propre opinion. En ce qui me concerne, je continuerai à lire Laurent Gaudé car il est indéniablement un auteur de grand talent.
Laurent Gaudé, La porte des enfers, Actes Sud, coll. « Babel », 2010, 266 p, Amazon.