C’est le premier livre de Tom Wolfe que je lis et quelle claque. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on prend ce pavé de 900 pages en pleine figure. Les descriptions sont précises et font montre d’une grande lucidité et perspicacité de la part de l’auteur. Les dialogues sont terriblement efficaces, parfois drôles mais surtout sonnent vrai. Ce livre est le livre de New York des yuppies de Manhattan aux malfrats du Bronx. Toute une kyrielle de personnages se débat dans cette ville présentée comme LA ville du XXème siècle. Au fil de l’histoire, on sent bien que les destins des personnages vont finir par se croiser. On voit le terrible piège tissé par Tom Wolfe se mettre en place dans une mécanique implacable. Les fils de cette toile ne sont pourtant pas grossiers mais diaboliquement bien arrangés. On prend beaucoup de plaisir à les découvrir puis à les suivre pour voir les personnages s’agiter et glisser pourtant irrémédiablement vers cet abîme. On comprend peu à peu quel rôle va jouer chacun dans cette grande pièce dramatique.
Le chien sait quand il est temps de se changer en animal et de se battre
Bizarrement et contrairement à certains ouvrages, le fait que l’on puisse deviner ce qu’il va se passer ne nuit pas du tout à l’histoire. Au contraire, ça ne fait que renforcer son intérêt. Au lieu d’y aller à l’aveuglette et de se faire mener on ne sait où par l’auteur, on le suit, on comprend ce qu’il fait, on acquiesce, on sourit avec connivence et souvent on applaudit.
C’est une satire sociale, la lutte des classes, une nouvelle comédie humaine par celui qui admire et que l’on compare souvent à Balzac. Force est de constater qu’il a l’étoffe du grand romancier tant sa maîtrise de la narration et des dialogues est grande. Ne vous laissez pas effrayer par la taille impressionnante de ce livre et plongez-y tête la première sans hésiter. C’est l’un des mes plus gros coup de coeur.
Tom Wolfe, Le bûcher des vanités, Le Livre de Poche, 2001, 917 p, Amazon.