Adam Appleby est un jeune chercheur en littérature de 25 ans. Plus exactement, ça fait déjà quelques années qu’il tente de boucler sa thèse dont le sujet est “La structure des phrases longues dans trois romans anglais modernes”. A ce jour, il n’a pas choisi les trois romans en question et n’est pas encore parvenu à se décider sur la longueur à partir de laquelle une phrase peut prétendre à entrer dans cette catégorie. A côté de ces occupations professionnelles, Adam est un catholique pratiquant. Cette pratique fervente conduit à utiliser la méthode des températures comme seul moyen de contraception. Ce n’est pas chose facile lorsque l’on est un littéraire avec un esprit scientifique peu développé. Dans ces conditions, le succès d’une telle méthode peut comporter quelques aléas qui se sont traduits, dans le cas d’Adam et de sa femme, par la naissance de trois enfants, et peut-être bientôt d’un quatrième. Le problème est qu’il faut pouvoir nourrir une telle famille. Malheureusement, lire des livres toute la journée, confortablement installé dans l’un des rares fauteuils rembourrés de la salle de lecture du British Museum, ne rapporte pas trop d’argent.
Dés les premières pages on est embarqué dans cette histoire à l’humour corrosif. Le langage et les images employés par David Lodge sont truculents, voici par exemple comment il décrit une boule à l’estomac.
Adam eut l’impression que deux mains de géant lui empoignaient l’estomac et les intestins, les plongeaient dans l’eau froide et les essoraient comme une lavette.
Ce roman se déroule sur une seule journée. La première scène du réveil dans la maison est un petit bijou. Vers la fin de la journée d’Adam, mon enthousiasme est un peu retombé mais ce livre reste tout de même une excellente lecture tout à fait dans la lignée de la célèbre trilogie de Rummidge (voir l’article consacré à Jeu de société, le troisième volet de la trilogie).
David Lodge, La Chute du British Museum, Rivages, 2004, 264 p, Amazon.