Joann Sfar vient d’entamer une énième nouvelle série. Poursuivant son exploration du judaïsme, il a choisi de s’inspirer du peintre Juif russe du XXe siècle, Marc Chaggal. Ceux qui s’attendent à une biographie vont être déçus car on est bien loin du compte. On peut dire que le dessinateur s’est librement inspiré du peintre et a inventé une histoire bien à lui baignée dans la religion et la tradition juive. Les pérégrinations du jeune marc Chaggal rappelle un peu une autre oeuvre de Sfar: Klezmer1 mais en plus délirant, plus onirique. C’est un hommage au peintre car il a souhaité célébrer son univers en reprenant les thématiques qui lui était chères, ses dessins, ses couleurs, le violoniste du “Fiddler” et certainement bien d’autres références que je ne connais malheureusement pas – et c’est un peu là le problème mais nous y reviendrons. Le personnage de Marc Chaggal avec son grand nez occupant la plus grande partie du visage, ses cheveux roux et ses yeux bleus est très réussi et attachant.
L’histoire est un peu trop décousue à mon gout et j’ai eu beaucoup de mal à suivre et à y trouver un intérêt. Je trouve que Sfar est trop exigeant avec son lectorat, il devrait lui donner plus de clés permettant de comprendre son oeuvre. Ne connaissant pas très bien la culture juive et encore moins la vie et l’oeuvre de Marc Chaggal, je suis passé à côté et n’ai fait que survoler cette BD en me doutant que telle ou telle scène devait avoir une certaine résonance ou signification pour le connaisseur. C’est dommage, mais le bon côté des choses est que Joann Sfar a réussi à piquer ma curiosité. Je vais me documenter sur le peintre et pourrait donc entreprendre une nouvelle lecture en étant mieux armé. Peut-être était-ce là le but recherché ?
Joann Sfar, Chagall en Russie #1, Gallimard, 2010, 64 p, Amazon.