Immergés raconte l’histoire de 19 sous-mariniers allemands à la veille de la seconde guerre mondiale. Ce tome est centré sur l’un deux, Günther Pulst le maître diéséliste du navire. L’ambiance à bord dans cet espace confiné est particulièrement malsaine et oppressante. L’une des phrases du livre, reprise en quatrième de couverture, résume à elle seule cette situation :
Les hommes à bord, c’est comme le pain. Après deux mois en mer, il reste que le moisi.
Les tensions sont donc énormes entre les hommes et elles ne feront que s’accentuer à l’annonce d’une inspection et d’un interrogatoire mené par les services secrets SS du terrible Heydrich.
C’est un vrai coup de coeur, j’ai adoré cette histoire sombre et profonde. Le traitement graphique est somptueux et d’une grande originalité. L’expression des visages durs et émaciés des hommes ressort admirablement. Nicolas Juncker utilise des petites cases aux bordures noires épaisses pour accentuer le sentiment d’oppression que doivent ressentir les marins. J’ai acheté ce premier tome à l’occasion de la sortie du second consacré à Oskar Kusch dit Grenouille, le larbin du bord. Vu le nombre de marins, la série pourrait être longue et on ne va pas s’en plaindre si l’auteur parvient à maintenir un tel niveau.
Nicolas Juncker, Immergés #1 : Günther Pulst, Glénat, coll. « Treize Etrange », 2009, 54 p, Amazon.