Guy est un quadragénaire grand amateur de Jazz et de grands vins ne parvient pas à refouler un plaisir coupable. Il apprécie, ô comble de la beaufitude, la chanteuse pour ados Britney. Avec tout ça, il ne manquerait plus qu’il délaisse les grands crus pour se mette à boire du burp-cola (sic). Déjà que sa vie privée partait à la dérive, ses certitudes, ses passions de toujours volent en éclats.
Au delà de cette histoire un peu désuète se cache une réflexion sur la complexité de la vie d’adulte, les relations familiales, le culte de l’apparence et le fait de vivre sa vie en dépit des qu’en-dira-t-on. Oui, il faut accepter la diversité et ce qui pourrait passer, à notre époque de la pensée unique, comme un paradoxe. On peut aimer Naruto et Proust, Franck Dubosc et Fabrice Luchini, Les Bronzés et Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Le dessin simple et expressif est bien adapté au propos. Même si je sais que le trait est volontairement forcé, j’ai trouvé certains passages vraiment tirés par les cheveux et certains dialogues un peu lourds comme, par exemple, Guy s’adressant à un chauffeur de taxi New-Yorkais “Appuie sur le mushroom chauffeur”. En dépit de ces petits défauts qui font aussi son charme, j’ai apprécié la lecture de cette BD.
Hervé Spiessert et Rudy Bourhis, Stéréoclub #1 : Britney for Ever, Dargaud, 2004, 52 p, Amazon.