Dans un lointain futur une société domine l’univers. Cette société, nommée Culture, est bien différente de la notre car elle ne connait pas les notions de loi, d’argent ou de propriété. Le héros de cette histoire, Jernau Morat Gurgeh, exerce au sein de la Culture la profession de joueur de jeux. Comme nos footballeurs, son travail consiste à jouer. Pour cela, il participe à des jeux de société assez proches des jeux de rôle du type Warhammer. Mais le jeu n’est pas qu’une fantaisie appréciée des seuls membres de la Culture. L’empire d’Azad pousse encore plus loin la pratique du jeu car c’est lui qui régit complètement la vie politique et sociale de l’empire. Azad est bien différent de la Culture et ressemble plus à notre monde. Cet empire connait la violence, le racisme et la décadence. La hiérarchie y est une notion majeure et c’est au travers du jeu quelle est établie! Quels sont les secrets que recèle ce jeu d’Azad pour qu’il revête tant d’importance au point de servir de guide et d’ossature à une société ?
Voici un très bon roman de science fiction. Ici, le genre n’est pas exploité pour son côté évasion, il est surtout prétexte à évoquer, avec plus de liberté, des sujets avant tout intellectuels et politiques. Et c’est tant mieux, car les longues descriptions inhérentes à ce genre de littérature sont parfois indigestes. L’auteur n’est pas non plus tombé dans le piège des descriptions en rédigeant une notice du jeu. Le jeu est, au contraire, subtilement évoqué ce qui laisse au lecteur tout le loisir d’imaginer. Enfin, un léger trait d’humour vient souligner avec élégance ce cocktail déjà réussi. Enfin, même si la fin du roman n’appelle pas vraiment une suite, il fait partie d’un cycle : le cycle de la Culture.
Iain M. Banks, L’homme des jeux, Le Livre de Poche, 1996, 472 p, Amazon.