Comme Métaphysique des tubes, Biographie de la faim et Stupeur et tremblements, ce livre est un récit autobiographique ou une autofiction se déroulant au Japon. Amélie a, au moment du récit, 21 ans et nous raconte son bonheur d’étudiante vécu juste avant l’horreur du monde de l’entreprise relatée dans Stupeur et tremblements. Son bonheur, c’est le Japon personnifié par un beau et riche jeune homme prénommé Rinri. Au travers de cette relation, la jeune Amélie nous raconte, avec beaucoup d’humour, ce pays si différent du sien. On va donc, tout au long du livre déguster avec délice de nombreuses anecdotes plus drôles, étonnantes et instructives les unes que les autres. Avec Amélie Nothomb, même de banales piqûres de moustiques prennent une autre dimension, je vous laisse imaginer ce que donne une balade en forêt…
Le Japon est un pays qu’elle adore et cela se ressent à chaque page. Plus qu’une visite guidée, elle nous livre ici une réflexion sur l’amour et la difficulté d’effectuer des choix. Comme à son habitude, elle manie la langue avec habileté et élégance en y ajoutant tour à tour, une touche d’humour ou de poésie. Je conseille absolument ce livre qui est une véritable leçon de bonheur livrée avec un raffinement rare.
Amélie Nothomb a la réputation d’employer, dans ses romans, des mots originaux et peu courants. En voici quelques exemples relevés au cours de ma lecture : catharsis, hiératique, ergastule, hâbleur, touffeur, toponyme, érémitique, chenu et sapide. Enfin j’ai également noté deux phrases construites de manière peu commune :
Ces bourgeons étaient dangereux qui exaltaient le sentimentalisme du jeune homme. (p. 73)
Ce phénomène n’a jamais disparu que je ne m’explique pas.(p. 98)
Amélie Nothomb, Ni d’Eve ni d’Adam, Albin Michel, 2007, 244 p, Amazon.