J’ai hésité longtemps à parler de ce livre, mais j’ai l’habitude de parler pour ne rien dire, alors je me lance. Plus sérieusement, les dessins – et la mise en couleur – justifient à eux seuls que l’on en parle. Leur auteur n’est pas n’importe qui, Bezian. Et ça se voit, ils sont très travaillés presque torturés et soulignés par une mise en couleur sans concession. Les couleurs très marquées agissent comme des éclairages qui distillent des ambiances sombres. On se retrouve avec quelque chose de surprenant, un noir et blanc en couleur en quelque sorte. Tout ceci ne plaira certainement pas à tout le monde, mais c’est la rançon du talent.

Pour le reste, nous sommes dans les années 20 et tout est fait pour coller au style des feuilletons de l’époque. On pense tout de suite à Fantômas, tout est là, le policier poltron et le héros devenu détective qui prend tous les risques pour arrêter le criminel – et autre chose dont je ne parlerai pas. Nous avons même droit à un guest très réussi, le peintre Pascin. Ai-je besoin d’en dire plus ?

C’est ce dernier point qui m’a fait hésiter à en parler. Je ne suis pas un fan du genre et / ou de l’époque et je n’apprécie pas à sa juste valeur le bel hommage rendu par cette BD. Mais c’est trop tard, j’aurais mieux fait de me taire.


Noël Simsolo et Frédéric Bézian, Docteur radar: Tueur de savants, Glénat, 2014, 64 p, Amazon.