C’est le vent qui a tout déclenché en s’engouffrant par la fenêtre. Il a soulevé le pou qui est retombé sur la cuisinière et s’est brûlé le derrière. De là est partie une réaction en chaîne qui menace de ne jamais s’arrêter: la puce se met à pleurer, la fenêtre à claquer et etc.

Les protagonistes de ce conte en randonnée sont pour le moins originaux – on apprendra en lisant la notice, située à la fin du livre, qu’il existe des variantes mettant en scène d’autres animaux –, il en va de même pour les dessins. On ne sait donc pas trop à quoi s’attendre lorsque l’on ouvre ce livre pour la première fois. C’est à ce moment que l’on prend conscience de la touche magique, celle qui fait le bonheur des enfants et la joie des parents. Je veux parler de la bande son – c’est au lecteur de la faire, qu’il n’y ait pas de malentendu –, la puce qui pleure ne se contente pas de pleurer, mais fait “Bou, bou, bou !”, la fenêtre ne se contente pas de claquer, mais fait “Clac, clac, clac !” et ainsi de suite.

Nous avons lu ce livre un nombre incalculable de fois et nous le relisons encore et encore avec autant de plaisir, moi faisant le narrateur pendant que ma fille se charge – avec brio – des bruitages avant de rire ensemble de bon coeur.


Praline Gay-Para et Rémi Saillard, Le pou et la puce, Didier Jeunesse, 2001, 20 p, Amazon.